La réserve du Breo est une réserve paradisiaque située en Amazonie, dans la région San Martin au nord du Pérou. Nous vous faisons découvrir aujourd’hui ce paradis sur terre.
Se rendre à la réserve du Breo
Pour s’y rendre, il faut partir de Juanjui, dans la région San Martin au nord du Pérou. Au petit port du río Huallaga, on embarque sur un bateau, souvent déjà bien chargé de voyageurs et de vivres.
La traversée se fait à travers des paysages magnifiques de collines vertes qui s’élèvent au bord de la rivière immense. Des palmiers, des plantations de cannes à sucre, des forêts. Le bateau s’arrête de communautés en communautés pour faire monter ou descendre des gens ou bien des vivres ou du matériel.
Vous vous arrêterez peut-être à Nuevo Chimbote. A l’origine, cette communauté s’appelait Chimbote et était installée juste au bord de la rivière. Mais l’an passé, les eaux sont montées beaucoup plus haut que d’ordinaire lors de la saison des pluies et ont rasé le village. Dans un magnifique exemple de résilience, les habitants ont reconstruit leur foyer en très peu de temps, et plus en hauteur évidemment. Ils nous accueillent avec curiosité et bienveillance, le temps de partager une bière fraîche et une conversation.
L’arrivée à la réserve du Breo
Le poste de contrôle de l’association APROBROC marque l’entrée dans la réserve du Breo. Vous pouvez y laisser vos affaires. Ne vous chargez que de votre appareil photo, votre maillot de bain et une serviette avant de remonter à bord pour entrer dans la réserve.
La rivière Huayabamba se fait plus étroite et serpente au creux d’un canyon de plus en plus imposant. Sur la rive, c’est la forêt primaire qui s’offre à nos yeux. Très vite, on croise une cascade, puis une autre. Au loin, on aperçoit la magnifique cascade Cajañahui qu’on longe de très près. Pour entrer dans le canyon du Pishco, il faut passer devant cette large cascade et, surtout, par des rapides assez impressionnants. Mais le pilote est un chef et le bateau passe sans problème. Le passage est fait en moins de 15 s.
La réserve du Breo
Les paysages sont grandioses. La réserve du Breo, c’est la planète du film Avatar. Comme nous sommes en saison des pluies, les cascades sont particulièrement nombreuses. Je suis fascinée par toute cette eau : d’où vient-elle pour tomber avec autant de puissance et sans jamais s’épuiser ?
De belles et nombreuses surprises
Nous faisons un premier arrêt. Il n’y a rien de bien particulier à cet endroit, mais nous faisons confiance à Caly, notre guide. Nous nous enfonçons dans la forêt pendant 20 min en longeant un mur végétal particulièrement humide. S’y cachent des araignées d’une taille surprenante mais aussi des petites perruches aux plumes vertes.
Au bout du sentier, se dévoilent la petite cascade Cachirrumi et son bassin suffisamment grand pour nous permettre de nous y baigner. Avec la chaleur ambiante, il ne nous faut pas longtemps pour sauter à l’eau ! C’est dans ce petit coin de paradis que nous dégustons notre déjeuner : des juanes, spécialités de la selva à base de riz et de poulet cuisinés dans une feuille de bijao.
La cascade de Breo
Après avoir poursuivi notre périple en bateau, nous nous dirigeons vers la fameuse cascade de Breo. Nous grimpons des escaliers aménagés entre les arbres et la roche pendant environ 10 min. Plus nous montons, plus le bruit de l’eau grossit. Il se fait étourdissant et nous apercevons alors les chutes à travers les arbres.
Une fois en haut, il n’y a pas de mot. En saison sèche, la cascade de Breo est tout simplement la plus belle que je n’ai jamais vue. Mais en saison des pluies, c’est l’essence même de la puissance de la nature. Elle est immense et ses eaux ont, avec le temps, creusé la pierre à travers laquelle elle s’écoule avec force.
Descendre dans la cascade
Nous sommes à une vingtaine de mètres de la cascade et nous en sentons pourtant les gouttes. Caly nous demande alors de nous mettre en maillot de bain et de laisser toutes nos affaires sur place – appareil photo compris. Accompagnés par un autre membre de l’association, ils nous guident tous les deux pour nous faire descendre dans la cascade. Avec mille précautions, nous passons de rocher en rocher et marchons dans le courant incroyablement fort pour traverser la cascade.
Une fois face à elle, je lève la tête et j’en suis toute étourdie. Je sens la force de son courant contre mes jambes, les gouttes qui pleuvent sur mon visage. La cascade ne semble avoir ni début ni fin. Elle est presque irréelle. C’est dans ces instants qu’on comprend d’où viennent les histoires merveilleuses et les croyances des peuples de la selva : la cascade du Breo n’est pas une cascade, c’est une force de vie en soi.
Le jardin botanique
Près de la communauté de Santa Rosa, on trouve des concessions de cacao et de bananiers ainsi qu’un jardin botanique.
A l’époque, on y cultivait de la coca. La terre a donc été sérieusement abimée par tous les produits chimiques utilisés. Seules des mauvaises herbes poussaient. Grâce aux propriétés surprenantes de l’arbre huahua, le sol a pu être assaini. Aujourd’hui, c’est un véritable jardin comptant plus de 300 espèces de plantes différentes. On y trouve également de l’ayahuasca, la célèbre liane au cœur du chamanisme péruvien.
Le lieu étant en hauteur, il offre également une vue imprenable sur les montagnes et la vallée. Tout est d’un vert magnifique.
Découvrez le cacao
Dans la réserve du Breo, vous pouvez partir à la découverte du cacao et du procédé nécessaire pour en récupérer et traiter la fève. Lorsqu’on déguste un carré de chocolat, on est à des années lumières de se douter du travail que cela demande. Ne serait-ce que pour collecter, fermenter et sécher les fèves !
Dormir dans la réserve
Après s’être enregistré au poste de contrôle de la Réserve du Breo, il faut prendre le bateau. Quand il nous dépose, il faut marcher environ 40 min pour atteindre la communauté 2 de Mayo où on passe la nuit. Sur le chemin, dans la forêt mystérieuse se trouve un mirador, offrant une vue splendide sur la vallée où serpente le Huallaga et on peut apercevoir la communauté 2 de Mayo.
La journée se termine ainsi au calme, dans un hamac, avec une bière fraîche et des drôles d’histoires à écouter sur le passé de la communauté. En effet, il y a quelques années, 2 de Mayo était une plaque tournante du narcotrafic. S’y croisaient donc terroristes et militaires, prenant entre deux feux la population. On y devine encore l’ancienne piste d’atterrissage pour les petits avions et hélicoptères de l’armée comme des narcotrafiquants colombiens.
La forte présence colombienne à cette période a d’ailleurs laissé des traces dans la culture actuelle des habitants de la région. Avec une oreille entraînée à l’espagnol, on constate un jargon et un accent étonnamment proches de ceux qu’on écoute en Colombie.
Les soirées se passent dans le calme propre à ces petites communautés, au son des cigales, grillons et autres insectes de la forêt.
Informations pratiques
- Il existe d’autres possibilités de tours (trekking, grottes, camping…) en fonction des envies, du budget et de la saison
- Le tour peut être privé comme « adapté » (transport collectif détourné en fin de parcours par exemple) en fonction du budget et du nombre de participants
- Guide en Espagnol ou Anglais
- Possibilité de volontariat auprès d’APROBROC
Cet article a été écrit par Flora Goldgran. Tombée amoureuse du Pérou, elle a vécu 6 mois dans la région San Martin en 2015 et a découvert les richesses du Nord après avoir connu celles du Sud en 2014. Elle termine aujourd’hui ses études à Lima. Vous pouvez la suivre sur son blog. Merci beaucoup, Flora !